lundi 14 mars 2011

L'État Betty dit Marguerite



Petite Marguerite

Ma chatte Marguerite a passé la nuit dehors.
Je pensais l’avoir entrée mais non.  Avec tous ses allées et venues j’ai perdu le code de sortie et d’entrée et j’ai fait l’erreur de l’oublier dehors. Mon code est pourtant simple. J’allume la lumière extérieure quand elle  sort et je l’éteins quand elle entre.

Habituellement si ma petite chatte n’est pas à l’intérieur je n’arrive pas à dormir. Quelque chose me manque et c’est sa présence que je ne ressens pas à l’intérieur de la maison. Comme lorsque mes enfants vivaient avec moi et qu’ils rentraient tard. Mais cette soirée là je ne devais pas être très présente à  moi-même.
Toujours est-il qu’au matin quand j’ai sorti le chien à l’arrière j’ai entendu mon chat miauler à la porte du devant.
Je me suis senti tellement inquiète de sa santé. La température était au-dessus de zéro ce qui est rarissime en mars et heureusement pour elle sa fourrure très fournie a gardé son petit corps chaud.  Sa fourrure de petite chatonne née dehors par des froidures de moins vingt degrés Celsius l’a bien emmitouflée pour supporter ce froid…mais a-t-elle revécue cette naissance glaciale, ce choc affreux entre la chaleur du ventre de sa mère et le froid cuisant de la neige?
Combien de questions de ce genre ont fait surface dans ce moment d’inquiétude et de culpabilité…et pourtant les animaux ne raccrochent  pas toutes leurs expériences passées à celles qu’ils vivent au moment présent. Il n’y a que nous les humains pour tout ressasser dès qu’un événement similaires revient!
Et pourtant, et pourtant quand j’ai ouvert la porte j’ai accueilli une petite chatte qui miaulait son bonheur d’entrer à la maison et qui ronronnait de bonheur de me voir.
Sans jugement, sans reproche, sans rien que le plaisir de me retrouver …enfin!

Et la vie a repris son cour.
L’événement n’existait plus.

L’État Betty : vivre le moment présent et absorber la vie comme elle vient.

La Grande Joie

Betty est arrivée à ce stade de détachement  des événements de la vie. Elle vit au moment présent uniquement car selon elle tout le reste n’est qu’illusion.





Mon témoignage est simple, accessible et sans but.

Je me suis créé une invitation à abandonner le monde instable de la forme et j’y ai répondu.

Reconnaître que l'on Est l'essence même de la Vie, c’est vivre en permanence la Paix, comme les fleurs, sans rien attendre, sans rien demander.

La Conscience est intemporelle, non individuelle et ne subit pas de processus évolutif : elle EST! C’est ce que nous sommes tous!

Betty

de Gary Renard

Tel le livre  Et l'univers disparaîtra, Betty est passé dans l’état  ÊTRE.
Elle ne vit plus les souvenirs, elle ne vit plus les à venir, Betty vit uniquement son moment présent.
Les grandes joies, les petites excitations comme les peines et les grands malheurs ou les petits ne sont plus vécus avec attachement. Betty est passée au-delà de l’illusion de vivre de ses émotions et sous l’effet des événements

J'ai bien aimé l'image qu'elle m'a donnée pour comprendre l'univers de l'illusion.


Elle disait que notre vie était comme dans ces boules de neige qu'on aime bien agiter pour voir les flocons retomber.
Chaque fois qu'on agite la boule tout nous semble nouveau mais en réalité tout est enfermé dans la boule de vitre. Tout est déjà là, que ce soit les événements de cette vie ou de toutes nos vies antérieures.


Quand chacun pense être distinctif de son voisin, la dualité est perpétuée.











Mon Essai Betty dit Marguerite

Alors pleine de ces petites réflexions  par un samedi matin mi soleil, mi gris j’allais dans nos belles Laurentides  chercher un appareil de plusieurs milliers de dollars  pour m’aider à accélérer la croissance osseuse de ma fracture suite à un accident de ski.
J’étais heureuse que la vie m’offre ce cadeau au moment d’un  découragement face à ma réhabilitation qui n’allait pas bien.
Je suivais donc dans cet état recherché et conscient de paix et de calme, les instructions de mon GPS qui me menaient par des petites routes sinueuses ni-glacées, mi- noyées  vers  ces gens inconnus qui voulait bien me prêter gratuitement l’appareil en question.
Les maisons étaient belles, les bords de lac étaient tous très bien paysagés et je me disais intérieurement que j’aimerais bien moi aussi avoir un pied à terre comme ceux-là pour être capable de contempler les beautés du soleil sur le lac.
Alors malgré la grisaille du jour je vivais avec mes chiens à l’arrière de la voiture mon moment présent.

J’ai apprécié la gentillesse et la générosité de ce couple salué le jeune enfant de la maison, le chien et je suis repartie avec mon GPS par des routes de campagnes rejoindre une amie à son chalet de Saint-Adèle.

Mon amie avait allumé un beau feu de foyer pour égayer la grisaille et je me suis gavée des caresses et becs du petit chéri de deux ans.
Comme Betty, je mordais dans ces petites choses de la vie et j’en savourais toute la saveur.
Les chiens ont été parfaits et calmes en présence de ce petit bout d’homme qui au travers d’eux conduisait son quatre roues à batterie.
Le soir venu après le souper la fatigue m’a alors envahie. J’avais encore plus d’une heure trente à conduire et surtout j’avais besoin de réussir à remonter la côte glacée du chalet.
Je n’étais plus capable d’être une Betty.
J’anticipais la fatigue au volant, les risques de dormir au volant, les risques d’accidents sur des routes de Beyrouth qui me mènent à l'autoroute.
La sablière est enfin arrivée.


Ski Mont Tremblant Laurentides


Malgré mes craintes, j’ai tenté de me remettre en état Betty. D’accueillir la vie comme elle se présente, faire confiance à ma conduite,  faire confiance à mes pneus choisis expressément pour ces conditions de glace et au moteur de ma voiture qui ne calerait pas en montant.
Une fausse Betty probablement car j’ai glissé de côté sur la clôture et mon moteur a calé.
J’ai tenté de relancer ma voiture mais peine perdue les roues spinnaient et ne faisaient que des bruits de désespoirs.
Le chum de ma copine est venu m’aider et l’homme de la sablière est venu me dire que je devais redescendre et retenter ma montée.

J’ai enfin réussi. La route s’est bien faite et une fois rendue à la maison et les bagages rangées j’ai procédé à mon traitement d’accélération de croissance osseuse avec ultrasons pour m’apercevoir après avoir lu toutes les instructions que la batterie et finie et qu’on ne pouvait pas la remplacer.
Je n’ai plus été capable d’être une  Betty, je n’étais pas mon chat qui accepte stoïquement de passer la nuit dehors parce qu’il ne peut rien faire de plus. J’ai pleuré. Toute ma journée avait tournée autour de ce moment et la batterie était morte.

Ma seule consolation a été de ne pas avoir payé X,000$ pour un appareil qui ne sert que pour 150 traitements d’ultrasons: instructions du document .
Sans commentaires
Exogen 4000+ Ultrasound Healing System, de Smith&nephew, Memphis USA


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